Protéger les forêts préserve le climat

Les forêts stockent des milliards de tonnes de carbone.

Nous ne pourrons pas limiter le changement climatique sans préserver les forêts. Empêcher qu’une forêt ne soit coupée, c’est lui permettre à la fois de stocker le carbone, mais aussi de continuer à “pomper” le CO2 dans l’atmosphère chaque année. 

Plus une forêt est en bonne santé, plus son niveau de biodiversité est élevé, meilleur est son niveau de captation de carbone. Il est donc crucial de préserver les forêts intactes du globe.

Pourquoi préserver les forêts est LA solution la plus efficace pour le climat

Les vrais puits de carbone sont les vieux arbres

Et de loin : une récente étude publiée dans la revue "Frontiers in Forests and Global Change" montre que dans les écosystèmes forestiers de l’Oregon et Washington (Etats-Unis), les arbres de plus de 50 cm de diamètre représentent seulement 3 % des arbres mais stockent 42 % du carbone ! A contrario, les jeunes arbres n’ont pas d’effet significatif sur la captation de carbone avant des décennies… Or c’est aujourd’hui que nous devons limiter le réchauffement climatique.

Les grands arbres génèrent les pluies

De la même manière, pour le cycle de l’eau, il est crucial de laisser les grands arbres jouer leur rôle de « geysers verts* » qui alimentent les rivières volantes*, pourvoyeuses de pluies bénéfiques sur des milliers de kilomètres alentour. Les forêts plantées auront le potentiel de les relayer dans plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’années.

* cf les travaux du Pr Antonio Nobre, chercheur à l'Institut national brésilien de recherche spatiale (INPE).

Au delà du climat, le rôle des forêts est majeur

Les forêts sont des réserves de pollinisation

Préserver une forêt, c’est aussi sauver les pollinisateurs cruciaux pour l’agriculture : abeilles domestiques ou sauvages, mais aussi fourmis, papillons, coccinelles, scarabées, mouches, lézards et geckos, colibris et chauve-souris… Plus de 70% des cultures alimentaires mondiales tirent profit de la pollinisation animale, tout comme 90% des plantes sauvages à fleurs. Il en va de la sécurité alimentaire mondiale.

Préserver la forêt, c’est sauver la biodiversité

Les forêts tropicales abritent l’essentiel de la biodiversité terrestre. Ce sont des écosystèmes riches et complexes, fruits d’une longue évolution, impossibles à reconstituer en plantant simplement des arbres. Une partie de cette biodiversité, dont il nous reste encore beaucoup à découvrir, disparaîtra à jamais si nous continuons de grignoter les derniers sanctuaires de forêts tropicales. Des milliers d’espèces ont déjà disparu avant même d’être répertoriées, et les populations de vertébrés sauvages ont chuté de 69% depuis 1970. Planter des arbres ne nous aidera pas à enrayer la 6ème extinction de masse. Préserver les forêts, oui

Les forêts tropicales sont notre pharmacopée

L’extraordinaire biodiversité des forêts tropicales nous a fourni 60 à 80% des molécules aujourd’hui utilisées dans les antibiotiques et les traitements anticancéreux. Comme la pervenche de Madagascar, à l’origine de médicaments pour lutter contre la leucémie infantile. Les forêts contiennent sans doute les médicaments de demain.

Les forêts nous fournissent une eau douce pure

75% des ressources en eaux douces proviennent d’endroits de captage boisés, la forêt agissant comme à un purificateur d’eau géant grâce à l’activité complexe de l’écosystème de son sol.

Pourquoi planter des arbres n’est pas la solution

La plantation d’arbres est devenue le symbole de la communication environnementale de nombre d’entreprises, au risque de nous faire perdre de vue l’essentiel : protéger nos forêts naturelles telles qu’elles sont est la première des urgences, et la plus efficace des actions.

L’idée que nous pourrions “réparer le vivant” en plantant des arbres est simplificatrice et porte en elle un danger : celui de continuer à laisser détruire les forêts naturelles, puisque nous aurions le pouvoir, dans le même temps, de les régénérer.

La reforestation est bien sûr nécessaire partout là où la forêt a été dégradée. C’est vital pour la biodiversité comme pour les communautés humaines qui vivent à proximité. Mais pour les forêts comme pour tant d’autres enjeux, prévenir vaudra toujours mieux que guérir.