Concours Wildlife Photographer of the Year : la magie du vivant en images

On ne protège bien que ce que l’on connaît, et l’émerveillement est une formidable source de connaissance. C’est pourquoi Green Sanctuaries attendait avec impatience les résultats du concours “Wildlife Photographer of the Year “ du National History Museum de Londres dont les lauréats ont été dévoilés en octobre.

S’émerveiller devant le vivant

Chaque année depuis 1964, pas moins de 16 catégories (plantes, mammifères, marais, oiseaux, invertébrés, portraits d’animaux, entre autres) viennent récompenser une grande variété d’artistes passionnés du vivant et de faire le plein d’images sublimes, parfois étonnantes, souvent émouvantes.

Cerf et macaque

Sur l'île japonaise de Yakushima, dont les forêts anciennes ont inspiré Hayao Miyazaki pour Princesse Mononoké, le photographe Atsuyuki Ohshima a capturé cette scène hallucinante mais bien réelle d'une femelle macaque tranquillement “posée” sur le dos d'un cerf visiblement consentant. Baptisée avec humour “Forest Rodeo”, elle n’a pas gagné dans sa catégorie, mais c’est notre coup de coeur !

FACE OF THE FOREST

“Face of the forest” - Vishnu Gopal

Un tapir apparait

Lauréat dans la catégorie portraits, le photographe indien Vishnu Gopal a su saisir ce discret tapir à l’orée d’une forêt humide au Brésil. Le tapir fait partie des espèces en danger dont Green Sanctuaries préserve l’habitat en Equateur. Dépendant de la forêt pour son alimentation, composée de fruits et d'autres végétaux, il joue un rôle important dans la dispersion des graines, au point qu’on l’a baptisé le jardinier des forêts.

“Silence for the snake show” - Hadrien Lalagüe

Haie d’honneur… pour un boa

C’est dans la forêt guyanaise que le français Hadrien Lalagüe a patiemment travaillé avec son piège photographique pour capturer ce parfait alignement d’ Agamis Trompette, espèce d’oiseau endémique de ces forêts. Ce qui lui a valu le prix dans la catégorie comportement des oiseaux, c'est peut-être aussi l’invité surprise sur la photo: un boa constricteur de 3 mètres de long traversant tranquillement sous leur regard alerte.

Car si les Agamis trompettes - nommées ainsi en raison de leur cri puissant - passent la majeure partie de leur temps à chercher de la nourriture sur le sol de la forêt, mangeant fruits mûrs, insectes et même, à l'occasion, de petits serpents, ce specimen de boa aurait pu facilement faire son goûter de l’une d’elles... au moins.

Peu farouches et beaucoup chassés ou domestiqués en “chiens de berger”, les Agamis Trompette souffrent aussi du morcellement de leur habitat et se réfugient de plus en plus en forêt profonde.

“Lights Fantastic” - Sriram Murali

Le ballet des lucioles

Cette photographie de l’indien Sriram Murali rassemble en une seule image 16 minutes de vols de lucioles dans une forêt de la réserve de tigres d'Anamalai, près de sa ville natale.

Il a observé des éclairs ponctuels à la cime des arbres, dont le nombre augmentait au fur et à mesure qu'ils descendaient le long des branches, jusqu'à ce qu'un phénomène remarquable se produise.

Synchronisés, ils “pulsaient” à travers la canopée comme une vague - le motif étant ponctué de séquences d'éclats brusques à l'unisson.

Au delà de la prouesse technique - Sriram a combiné pour cette image 50 photographies de pause longue - il se dégage de cette scène nocturne une vraie magie.

Les lucioles sont des coléoptères utilisant la bioluminescence pour attirer leurs partenaires. L'obscurité est un ingrédient indispensable au succès de ce processus. Comme beaucoup d’animaux, elles sont particulièrement sensibles à la pollution lumineuse.

“Last breath of Autumn” - Agorastos Papatsanis

Le charme discret du champignon

Lauréat dans la catégorie Plantes et Champignons, le photographe grec Agorastos Papatsanisa capturé un champignon “en pleine action”, libérant ses spores sous la pluie. Une belle manière de nous rappeler que la biodiversité des forêts se situe notamment dans leurs sols !

Découvrez l’intégralité de la sélection, reflets de la biodiversité sur les terres et dans les océans sur le site du Museum. Vous pouvez aussi vous émerveiller devant ces magnifiques clichés dans le Muséum, ils font l’objet d’une exposition à Londres, à découvrir jusqu’au 30 juin 2024.

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Gilles Boeuf, parrain de Green Sanctuaries

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Retour sur la conférence “Les mots et les droits du vivant”.