Pourquoi préserver les forêts est si important ?

Quand on pense “action pour le climat”, on pense “planter des arbres”. Pourtant, pour combattre le changement climatique et enrayer la perte de biodiversité, il faut en priorité mettre un terme à la déforestation et à la dégradation des forêts et protéger en particulier les forêts primaires et intactes.

Les vrais puits de carbone sont les vieux arbres

Et de loin : une récente étude publiée dans la revue "Frontiers in Forests and Global Change" montre que dans les écosystèmes forestiers de l’Oregon et Washington (Etats-Unis), les arbres de plus de 50 cm de diamètre représentent seulement 3 % des arbres mais stockent 42 % du carbone ! A contrario, les jeunes arbres n’ont pas d’effet significatif sur la captation de carbone avant des décennies… Or c’est aujourd’hui que nous devons limiter le réchauffement climatique.

Préserver la forêt, c’est sauver la biodiversité

Les forêts tropicales abritent l’essentiel de la biodiversité terrestre. Ce sont des écosystèmes riches et complexes, fruits d’une longue évolution, impossibles à reconstituer en plantant simplement des arbres. Une partie de cette biodiversité, dont il nous reste encore beaucoup à découvrir, disparaîtra à jamais si nous continuons de grignoter les derniers sanctuaires de forêts tropicales. Des milliers d’espèces ont déjà disparu avant même d’être répertoriées, et les populations de vertébrés sauvages ont chuté de 69% depuis 1970.

Les grands arbres génèrent les pluies

De la même manière, pour le cycle de l’eau, il est crucial de laisser les grands arbres jouer leur rôle de « geysers verts* » qui alimentent les rivières volantes*, pourvoyeuses de pluies bénéfiques sur des milliers de kilomètres alentour. Les forêts plantées auront le potentiel de les relayer dans plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’années.

Les forêts sont des réserves de pollinisation

Préserver une forêt, c’est aussi sauver les pollinisateurs cruciaux pour l’agriculture : abeilles domestiques ou sauvages, mais aussi fourmis, papillons, coccinelles, scarabées, mouches, lézards et geckos, colibris et chauve-souris… Plus de 70% des cultures alimentaires mondiales tirent profit de la pollinisation animale, tout comme 90% des plantes sauvages à fleurs. Il en va de la sécurité alimentaire mondiale.

Les forêts tropicales sont notre pharmacopée

L’extraordinaire biodiversité des forêts tropicales nous a fourni 60 à 80% des molécules aujourd’hui utilisées dans les antibiotiques et les traitements anticancéreux. Comme la pervenche de Madagascar, à l’origine de médicaments pour lutter contre la leucémie infantile. Les forêts contiennent sans doute les médicaments de demain.

Les forêts nous fournissent une eau douce pure

75% des ressources en eaux douces proviennent d’endroits de captage boisés, la forêt agissant comme à un purificateur d’eau géant grâce à l’activité complexe de l’écosystème de son sol.




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